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> > Silure

Le silure, quel impact sur le milieu

Depuis plusieurs années, ce poisson déchaîne les passions. Sa taille, sa forme et son faciès font de lui un poisson à la fois admiré mais également décrié. En effet, pour certains, il est responsable de déséquilibres biologiques et plus particulièrement source de problème pour la reproduction des poissons migrateurs. Pour d’autres au contraire, le silure est une espèce qui peuple nos cours d’eau et constitue à ce titre un poisson comme les autres qui mérite notre attention. Au vu de cet engouement, l’Etat a décidé de s’intéresser à la question par le biais du ministère de la transition écologique
et solidaire et de l’Agence Française pour la Biodiversité. Plusieurs parlementaires, services déconcentrés de l’Etat ou groupes de travail, ont pris position pour un classement de l’espèce en nuisible. La mesure envisagée permettrait d’autoriser des prélèvements supposés remédier aux déséquilibres biologiques. Cette orientation ne faisant pas consensus, ni par son bien-fondé, ni par son efficacité, plusieurs études ont été lancées afin de mieux connaitre cette espèce, son régime alimentaire et son impact sur les
écosystèmes.

Que ressort-il de ces études ?

Globalement, il ressort de l’étude Onema-Ecolab de juillet 2015, que les silures consomment des migrateurs anadromes (poissons qui remontent les rivières pour se reproduire), pas ou peu
d’anguilles, qu’ils sont présents au pied des barrages et qu’ils ne surconsomment pas de migrateurs : alose, saumon, etc. Les études n’ont en revanche pas analysé l’effet de cette prédation
sur les stocks de ces derniers. Le silure ne semblent également pas avoir d’impact majeur sur les populations de poissons non migrateurs et affecter les populations des autres prédateurs
(ex. brochet) alors même qu’ils peuvent être en concurrence avec ces derniers. Selon l’étude, « de façon globale, l’arrivée du silure dans les cours d’eau français n’a pour l’instant pas causé la régression généralisée des autres espèces de poissons holobiothiques et de l’anguille ». « En ce qui concerne les poissons anadromes, il apparaît clairement que la plupart des espèces peuvent apparaître dans le régime alimentaire du silure. Cela n’implique pas pour autant un rôle majeur du silure dans la diminution observée des populations d’espèces anadromes ». Finalement, aucune étude ne démontre un impact négatif sur les autres espèces qu’elles soient migratrices amphihalines ou non.

La position des pêcheurs.

Pour les pêcheurs, il convient à la fois de promouvoir toutes les formes de pêche de loisir et de participer à la protection et à la préservation de notre biodiversité. A double titre, le silure
constitue un sujet de préoccupation et d’intérêt. Les départements où le silure est présent depuis des décennies, témoignent d’une cohabitation « harmonieuse » avec les autres espèces avec
lesquelles il est maintenant en « équilibre ». Sur la procédure de classement, elle ne peut sérieusement s’envisager à ce stade de connaissances et ne recueille pas à ce jour, l’aval
des pêcheurs car les éléments ne sont pas établis et la procédure, irréversible, n’a pas démontré son efficacité par le passé (perche soleil, poisson chat). Mieux, il est à redouter que ce classement
génère une redynamisation des populations de silure au mépris des équilibres établis par l’effet du prélèvement des spécimens les plus gros.

Enfin, un tel classement pose le problème du devenir des silures pêchés par les pêcheurs amateurs dès lors qu’il entraîne l’interdiction de remise à l’eau. Les pêcheurs recommandent
donc de poursuivre les études entamées pour déterminer le véritable effet du silure sur les peuplements migrateurs amphihalins. En cas de déséquilibres persistants avérés, il conviendra au
sein du bassin Loire-Bretagne d’étudier, suivre et évaluer toutes propositions visant à permettre la gestion de l’espèce. Il est indispensable qu’un suivi accru pour une meilleure connaissance soit
réalisé et il est souhaité que cette espèce, fasse l’objet d’une communication objective.